Région : Déstockage de pomme de terre, oignon et ail
La Direction des services agricoles (DSA) et la Direction du commerce (DC) de la wilaya de Boumerdès ont entrepris de superviser le déstockage de pomme de terre, d’oignon et de l’ail, après la récente hausse des prix de ces légumes à forte consommation.
L’objectif est de les réintroduire dans les circuits commerciaux de la région en attendant l’arrivée en quantité des nouvelles récoltes de pomme de terre saisonnières.
Des données statistiques ont été transmises par les deux directions qui indiquent que la quantité en stock en chambre froide de la pomme de terre est de 18 275,92 tonnes. Selon la Direction du commerce, 15 225,82 tonnes ont été mises sur le marché, dont 12 679,68 tonnes pour la Direction des services agricoles.
La direction du commerce indique également qu’il restait 3 050,10 tonnes de fécules en stock dans les chambres froides. En ce qui concerne l’oignon détenu par quatre opérateurs rattachés à la Direction des services agricoles, il y avait 1 897 tonnes en réserve, dont 854 ont vendu.
Quant à l’ail, sur les 1 765 tonnes stockées en chambre froide par six opérateurs, 1 159 tonnes ont été vendues. Cependant, malgré la mise sur le marché régional de ces quantités, les prix restent élevés. La pomme de terre des chambres froides s’est écoulée au prix de 85 dinars le kilogramme dans certains quartiers populaires de la capitale. La pomme de terre dite de saison s’est vendue à 120 DA le kilo.
Le stockage régulé et rémunéré par l’État
Il est important de souligner que l’État subventionne le stockage de ces légumes afin de réguler le marché pendant les périodes de faible demande et d’influencer les prix payés par le consommateur. Selon un responsable de la Direction des services agricoles, les opérateurs reçoivent une rémunération mensuelle de 1,80 DA par kilo conservé en chambre froide.
Il convient également de noter qu’environ un millier de chambres froides, totalisant plus de 400 000 m3, sont opérationnelles dans la wilaya de Boumerdès pour la gestion de la pomme de terre, de l’oignon et de l’ail ainsi que d’autres produits périssables tels que la viande.
Prix de la banane : spéculation et sanction
Dans un communiqué publié dimanche dernier, le ministère du Commerce a déclaré que les premières mesures punitives à l’encontre des importateurs de bananes ont été mises en place. Deux opérateurs ont été sanctionnés et poursuivis en justice pour des pratiques spéculatives.
Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations avait lancé des investigations sur le terrain afin de surveiller la tarification des produits importés chez divers importateurs et grossistes, dans le but de limiter la hausse injustifiée des prix de certains produits, en particulier des bananes. Le ministre a expliqué que suite à des « enquêtes de terrain concernant le respect des prix des produits importés par divers importateurs et grossistes, à l’effet de freiner la hausse injustifiée des prix de divers produits de large consommation, en particulier les bananes ».
Ces enquêtes ont révélé la structure des prix établie dans le document de domiciliation bancaire n’a pas été respecté par ces deux opérateurs, et ce, malgré un avertissement remis le 7 avril 2024 par les services du Commerce et la Promotion des exportations les mettant en garde sur l’importance de respecter cette structure des prix. Suite à cette décision, le ministère a annoncé qu’il retirait l’autorisation de domiciliation bancaire aux deux entreprises spécialisées dans l’importation de la banane. « Ils seront poursuivis en vertu de la Loi sur la spéculation », explique le ministère.
Le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, a récemment incité à boycotter la banane en raison de sa hausse de prix vertigineuse, atteignant la barre de 500 Da/kg à la veille de l’Aid. Le ministre a qualifié ce prix d’excessif, « exagéré et injustifié », il a souligné que l’État a pourtant octroyé des avantages aux importateurs de ce produit.
Le ministre a incriminé les spéculateurs pour cette hausse des prix en révélant le coût de revient de ce fruit en Algérie dans lequel sont inclus les bénéfices des commerçants. Celui-ci ne dépassait pas les 200 DA le kilo, il a déclaré que ces commerçants « importent à un demi-dollar le kilogramme. Nous avons calculé son prix de revient en Algérie. Il ne dépasse pas les 200 dinars le kilogramme, y compris les marges », de ce fait, le ministre a ordonné la saisie des bananes dont le prix de gros est de 450 Da/kg.
Pour rappel, le prix de la banane, durant le mois de Ramadan, a fortement augmenté, passant d’une moyenne de 300 Da/kg à 450 Da/kg. En juillet 2022, le prix de la banane a atteint presque 1000 Da le kilo. Ce qui a incité les autorités à renforcer leurs mesures contre les spéculateurs qui stockent illégalement le produit pour le revendre à des prix exorbitants.
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