Le prix de 100 euros en dinars algériens ce 23 avril
Ce 23 avril, le taux de change de 100 euros en dinars grimpe à un nouveau seuil sur le marché parallèle, bien au-dessus du taux officiel. Une situation qui reflète les tensions persistantes sur l’accès aux devises et l’attente toujours prolongée de l’allocation touristique annoncée par les autorités.
Au cœur de la capitale algérienne, le Square Port-Said continue de concentrer l’attention. Ce marché parallèle, bien que non officiel, joue un rôle central dans la vie économique de milliers d’Algériens qui y échangent des devises pour voyager, étudier ou simplement épargner. Ce 23 avril, c’est le billet de 100 euros en dinars qui fait parler de lui, affichant une valeur record face au dinar algérien.
Cette progression intervient dans un contexte marqué par l’incertitude autour de l’allocation touristique. Annoncée, préparée, mais toujours pas effective, elle alimente la spéculation. Entre les taux officiels en retrait et une demande croissante, l’euro reste sous tension.
Le taux réel de 100 euros en dinars ce 23 avril
Le prix de 100 euros en dinars sur le marché noir atteint aujourd’hui 25.900 dinars, soit 259 DZD pour un euro. Un niveau qui place l’euro à seulement 3 dinars de son pic historique observé en décembre dernier. Pour les cambistes d’Alger, cette tendance haussière est loin d’être terminée.
L’écart avec le taux officiel reste considérable : selon les données de la Banque d’Algérie, l’euro s’échange ce jour à 151,10 dinars. Autrement dit, les particuliers qui choisissent le circuit légal reçoivent près de 11 800 dinars pour 100 euros, contre 25 900 dinars dans les échanges informels. Ce double système ne fait qu’accentuer la préférence pour le square.
Évolution du taux euro-dinar et impact sur les devises étrangères
La montée en puissance de l’euro s’inscrit dans une dynamique plus large. Sur le plan international, la monnaie européenne s’est renforcée face au dollar, ce qui n’est pas sans conséquences sur les échanges locaux. Le billet vert, de son côté, poursuit une trajectoire inverse. Il s’échange actuellement à 236 dinars à l’achat sur le marché parallèle, soit une légère baisse d’un dinar par rapport à la veille.
La livre sterling, elle, se maintient à des niveaux élevés de 302 DZD à l’achat, contre 176,35 DZD officiellement. Le franc suisse est proposé à 277 DZD, tandis que le dollar canadien avoisine les 162 DZD. Les monnaies du Golfe et du Maghreb comme le dirham émirati, le dinar tunisien ou le riyal saoudien enregistrent de légères baisses, conséquence d’une demande moins soutenue.
Devises | Square Port-Said | Banque d’Algérie | |
Etrangères | Taux à l’achat | Taux à la vente | Taux officiel |
Euro (€) | 259 DZD | 257 DZD | 150,64 DZD |
Dollar US ($) | 237 DZD | 233 DZD | 132,20 DZD |
Livre Sterling (₤) | 303 DZD | 301 DZD | 176,48 DZD |
Dollar CAN ($C) | 162 DZD | 158 DZD | 95,68 DZD |
Franc suisse (CHF) | 276,5 DZD | 274 DZD | 160,79 DZD |
Riyal Saoudien (SAR) | 59,5 DZD | 59 DZD | 35,24 DZD |
Yuan chinois (CNY) | 30,5 DZD | 30,5 DZD | 18,120 DZD |
Dinar tunisien (TND) | 75,5 DZD | 74,5 DZD | 44,43 DZD |
Dirham EAU (AED) | 61 DZD | 60,5 DZD | 35,99 DZD |
Le marché officiel toujours en attente de l’allocation touristique
La flambée de l’euro s’explique aussi par le flou persistant autour de l’allocation touristique promise par les autorités. Officiellement portée à 750 euros, cette allocation devait être distribuée via des bureaux de change installés dans les ports et aéroports du pays. Mais pour l’instant, aucune date d’entrée en vigueur n’a été annoncée.
En attendant, les voyageurs continuent de s’approvisionner au marché noir. Le manque de visibilité pousse même certains à acheter les devises bien avant leur départ, dans l’espoir d’éviter une nouvelle hausse. Pour une famille de quatre personnes, la différence entre le taux officiel et le taux parallèle peut représenter l’équivalent d’un billet d’avion.
Un déséquilibre qui reflète les tensions monétaires en Algérie
Le cas du taux de change de l’euro en dinar n’est qu’une illustration parmi d’autres d’un déséquilibre plus profond. Ce double système de taux entretient une économie parallèle difficile à contenir. L’écart entre l’offre réelle de devises par les canaux officiels et la demande sur le terrain contribue à maintenir la pression sur le marché informel.
Ce déséquilibre structurel n’est pas nouveau, mais il prend une autre dimension à mesure que les saisons touristiques s’enchaînent sans réforme concrète. L’enjeu dépasse la simple question du taux de change, il touche à la confiance dans le système économique et à la capacité de l’État à répondre aux besoins d’un public en quête de solutions accessibles.