Taux de change : Voici le prix de 100 euros en dinar ce 20 avril 2025
Malgré les annonces officielles, le marché parallèle des devises en Algérie reste en pleine effervescence. Le prix de 100 euros en dinar pour cette journée du 20 avril continue de grimper, porté par les incertitudes liées à l’allocation touristique et au manque de points de change officiels.
Au cours de cette journée du 20 avril a été marquée par une forte activité au niveau du square Port-Said, haut lieu du change informel à Alger. À l’approche de l’été, période de voyages et de dépenses à l’étranger, la demande en devises explose. Pourtant, les perspectives de régulation restent floues. Le gouvernement avait promis une allocation touristique de 750 euros dès la mi-avril, mais jusqu’à présent, aucune mise en application n’a été constatée.
Ce silence de l’administration a visiblement ravivé la spéculation. Dans les rues, chez les cambistes, l’euro a pris de la hauteur, atteignant 258 dinars à la vente. À ce rythme, les voyageurs algériens et les citoyens ayant besoin de devises pour des raisons médicales, commerciales ou familiales se tournent massivement vers le marché noir des devises.
Le prix de 100 euros en dinar bat des records sur le marché parallèle
Sur le marché parallèle, le prix de 100 euros en dinar oscille aujourd’hui autour de 25 800 dinars à la vente. À l’achat, ce même montant s’échange à 25 500 dinars. Une différence significative par rapport au taux officiel de la Banque d’Algérie, qui affiche un euro à 150,85 DZD, soit 15 085 dinars pour 100 euros. L’écart entre les deux marchés dépasse donc 10 000 dinars, un gouffre qui met en lumière l’ampleur du déséquilibre monétaire.
En l’absence de bureaux de change légaux, les Algériens n’ont d’autre choix que de se tourner vers cette alternative informelle pour se procurer des devises étrangères. Cette situation alimente une économie parallèle prospère, mais difficilement contrôlable.
Les taux des devises étrangères : écart marqué entre officiel et parallèle
Outre l’euro, d’autres devises affichent également un grand écart entre les cours officiels et ceux du marché informel. Le dollar américain, par exemple, est proposé à 234 DZD à la vente et 231 DZD à l’achat, contre un taux officiel de 132,64 DZD. La livre sterling suit la même tendance, avec un taux informel de 310 DZD à la vente, contre 175,96 DZD sur le marché officiel.
Le franc suisse se négocie à 277,5 DZD sur le marché parallèle, contre 162,06 DZD officiellement. Quant au dollar canadien, il s’échange à 162 DZD, bien au-dessus des 95,83 DZD du cours établi par la Banque d’Algérie.
Ces écarts illustrent le manque de canaux officiels accessibles pour les échanges de devises. Les voyageurs, les étudiants à l’étranger, les commerçants ou encore les familles ayant des proches à l’étranger se retrouvent ainsi pénalisés par une législation encore trop rigide.
Pourquoi de l’euro en dinar flambe malgré les annonces gouvernementales ?
La spéculation reprend de plus belle depuis que les promesses sur l’allocation touristique n’ont pas été tenues. Annoncée en grande pompe à hauteur de 750 euros par personne, cette aide destinée aux voyageurs algériens devait entrer en vigueur à la mi-avril. Or, à ce jour, aucun mécanisme n’a été activé. Les banques n’ont reçu aucune instruction officielle pour sa distribution.
Ce flou favorise un regain de tension sur le marché parallèle. Les cambistes, conscients que la demande va s’accroître en prévision des congés d’été et des départs à l’étranger, ajustent leurs prix à la hausse. Certains parlent même de hausses supplémentaires à venir si aucune clarification n’est apportée par les autorités.
La fermeture des bureaux de change légaux dans les aéroports et les ports aggrave le problème. Les voyageurs sont contraints d’avoir recours au square ou à des contacts informels pour convertir leurs dinars en devises. Une situation qui perdure depuis des années, malgré les engagements répétés d’ouverture de canaux officiels.
Conséquences pour les Algériens en déplacement à l’étranger
Le renchérissement du prix de 100 euros en dinar impacte directement les Algériens qui doivent voyager. Pour un simple séjour en Europe, les frais explosent. À titre d’exemple, convertir l’équivalent de 1 000 euros revient désormais à 258 000 dinars, un montant inaccessible pour de nombreux foyers, surtout en période de stagnation des salaires.
Même les transferts d’argent pour des besoins familiaux, médicaux ou éducatifs deviennent compliqués. Le système bancaire local, toujours réticent à libéraliser l’accès aux devises, pousse les citoyens vers un système alternatif mais opaque.
La demande étant supérieure à l’offre, la pression sur les devises devrait continuer dans les semaines à venir, à moins d’une réaction concrète des autorités monétaires. Mais pour l’instant, les annonces ne suffisent plus à apaiser les marchés.