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Aid Al-Adha 2024 : vers une nouvelle importation de viande ?


À l’approche de l’Aid Al-Adha, prévu pour le 10 juin prochain, l’Algérie ira-t-elle vers une nouvelle importation de viande pour répondre aux besoins croissants en moutons, comme elle l’a fait durant ce mois de Ramadan.

Selon des sources proches du dossier, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural se mobilise pour étudier la possibilité d’importer des moutons et d’anticiper la forte demande nationale afin de stabiliser les prix sur le marché local. Indispensables pour la célébration de l’Aid Al-Adha.

Cette démarche intervient dans un contexte où l’Algérie fait face à une diminution significative de son cheptel ovin, estimé à 17 millions de têtes, et à l’augmentation constante des prix des moutons lors des précédentes fêtes. Cela a incité le gouvernement à envisager des solutions alternatives, telles que l’approvisionnement externe afin de stabiliser les prix du marché local.

Un approvisionnement externe pour une stabilité interne

Après l’importation la réussite d’environ 30 000 têtes de moutons en provenance de Roumanie durant ce mois de ramadan, l’Organisation Algérienne de Défense des Consommateurs a suggéré dans un communiqué, l’importation de moutons pour le prochain l’Aid Al-Adha comme une solution viable pour rééquilibrer le marché et soulager le portefeuille des familles algériennes en rendant les moutons plus accessibles.

Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé animale publiées avant le début de ce mois de Ramadan, L’Algérie importe en moyenne 103 889 têtes de bétail par an, comprenant des animaux reproducteurs, des bovins d’engraissement et des bovins destinés à l’abattage.

En plus du bétail, l’Algérie importe également des haricots et des oignons pour faire face aux pénuries récurrentes afin d’éviter une nouvelle flambée des prix comme celle survenue pendant le mois de Ramadan de l’année précédente.

L’impact de l’importation de viande sur le marché local

L'impact de l'importation de viande sur le marché local
Aid Al-Adha 2024 : quels seront les prix des moutons du marché local ?

Si ce plan d’importation est appliqué, elle pourrait assurer la disponibilité des moutons pour l’Aid Al-Adha tout en jouant un rôle essentiel dans la stabilité des prix sur le marché local. Cependant, cette stratégie soulève des questions quant à la durabilité à long terme de cette approche et à ses effets potentiels sur les éleveurs locaux.

Pour rappel, l’importation de la viande rouge pour le mois de Ramadan est arrivée au moment où les prix de la viande restaient élevés par rapport au revenu médian et au salaire minimum en Algérie. Les bouchers, qui avaient reconnu que leurs prix posaient un véritable défi pour les consommateurs algériens, n’étaient cependant pas d’accord avec les responsables, dont le ministre du Commerce, M. Tayeb Zitouni qui avait déclaré « le président a décidé de rouvrir les importations afin de permettre aux citoyens ordinaires de manger de la viande à un prix raisonnable et de ne pas avoir à supporter les bouchers qui vendent la viande locale, bien que de meilleure qualité, à des prix impossibles ».

Le propriétaire d’une boucherie familiale à l’est d’Alger avait déclaré que « La viande locale est chère. Elle est malheureusement devenue un produit de luxe, mais ce n’est pas la faute des bouchers et ce n’est pas une raison pour les pointer injustement du doigt ». Selon lui, les bouchers sont tributaires des éleveurs, qui ont été contraints d’augmenter leurs prix en raison de la sécheresse et de la hausse des prix des aliments pour animaux.

Cela met le gouvernement face à un défi qui sera de trouver un équilibre entre les besoins immédiats des consommateurs et le soutien à l’agriculture nationale, dans le but de développer une solution pérenne pour l’avenir.

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