Economie

Le secteur public offre des salaires de 100 000 DA/mois en Algérie

L’Organisation nationale des statistiques (ONS) a publié son enquête annuelle sur les salaires relative au mois de mai 2021. Les résultats ont révélé que certaines entreprises du secteur public offrent des salaires de 100 000 DA/mois en Algérie.

Cette enquête menée par voie postale a été réalisée auprès de 696 entreprises de différents secteurs d’activité, à l’exception des entreprises du secteur de l’agriculture et de l’administration. Les entreprises du secteur juridique ont également participé à cette enquête, dont 491 entreprises publiques nationales et 205 entreprises privées nationales de 20 salariés et plus.

L’objectif de cette enquête menée par l’ONS auprès des entreprises est l’évaluation du niveau des salaires nets mensuels versés au personnel permanent et non permanent, ainsi que la structure du salaire brut incluant le salaire de base, primes ou indemnités. L’ONS précise que ces éléments ont été analysés par secteur d’activité selon trois niveaux de qualification des salariés, à savoir, les cadres, les agents de maîtrise et le personnel d’exécution dans le secteur privé et public.

Les secteurs qui paient le mieux selon l’ONS

De cette enquête, il a été révélé que les salaires nets moyens (salaire brut moins IRG et sécurité sociale et retraite) par secteur d’activité sont plus élevés dans les industries extractives, principalement la production et les services d’hydrocarbures, les mines-carrière qui offrent des salaires de 111 800 DA par mois ainsi que les activités financières, à savoir les banques et les assurances dont les salaires sont de 62 800 DA par mois. Selon l’ONS, ces variations s’expliquent par le fait que « Les entreprises faisant partie de ces secteurs emploient beaucoup de diplômés et qu’elles ont plus de facilité que d’autres pour payer leur personnel (un système de rémunération spécifique) ».

Les secteurs qui paient le mieux selon l'ONS

Quant aux secteurs de la construction, de l’immobilier et des services aux entreprises, l’enquête a révélé que ces secteurs enregistrent les salaires moyens les plus faibles avec respectivement 32 500 DA par mois et 35 700 DA par mois, dus essentiellement à « la forte composante du personnel d’exécution », tirant ainsi le salaire moyen de ces secteurs vers le bas.

En termes de qualification, le salaire net moyen des cadres est de 82 900 DA, celui du personnel de maîtrise est de 50 300 DA, quant au salarié d’exécution, son salaire moyen est de 30 800 DA. De ces résultats, il en ressort que le Cadre perçoit le double du salaire net moyen comparativement aux restes des qualifications, principalement ceux qui ont des postes dans l’industrie extractive dont le salaire est de 135 600 DA par mois, également dans le secteur de la santé où le salaire d’un Cadre est de 99 500 DA.

Secteur public versus secteur privé

Les résultats de l’enquête indiquent clairement que les salaires du secteur public sont plus élevés que ceux du secteur privé. Le salaire net moyen dans le public est de 60 100 DA par mois, tandis que celui du privé, il est de 34 900 DA par mois, soit une différence de 41,93% qui représente un écart de 25 200 DA par mois (302 400 DA par an). Cette différentiation est liée aux entreprises publiques par rapport à l’effectif et au système de rémunération qui propose des avantages en termes de rémunération. Les entreprises en question sont celles du secteur des hydrocarbures et des services pétroliers (industries extractives), suivi du secteur du transport et de la communication ainsi que du secteur financier.

Dans le privé, les secteurs qui offrent une meilleure rémunération sont, le secteur financier avec un salaire net moyen de 76 100 DA par mois, suivi du secteur de la santé avec 47 000 DA par mois. Bien qu’entre ces deux secteurs, l’écart des salaires reste important, la différence est de 29 100 DA par mois (349 200 DA par an), ce qui représente un écart de 38,24%. Les secteurs des industries extractives (mines et carrières) ainsi que le secteur de l’immobilier et services aux entreprises sont ceux qui offrent une rémunération la moins importante. Les salaires mensuels moyens sont respectivement de 27 100 DA et 30 000 DA.

Augmentation des salaires de 53 % d’ici 2026 et 2027

Abdelmadjid Tebboune, président de la République, a récemment annoncé lors d’une conférence de presse une augmentation des salaires de 53 % d’ici 2026 et 2027. À l’heure actuelle, les salaires ont augmenté de 47 %. Cette mesure prise par la présidence a pour objectif de soutenir les salariés, d’assurer un revenu décent pour les travailleurs les plus précaires, mais surtout de favoriser une meilleure répartition des richesses, ce qui devrait réduire les inégalités et améliorer les conditions de vie des salariés.

De plus, cette augmentation qui se fera progressivement devrait avoir un impact significatif sur l’économie algérienne avec une augmentation du PIB (produit intérieur brut) d’ici 2026 qui dépassera les 400 milliards de dollars. Par ailleurs, des experts rappellent l’importance de suivre avec vigilance deux indicateurs, l’inflation et les coûts de production, En effet, une hausse trop importante du salaire minimum pourrait avoir un impact sur les coûts de production des entreprises et alimenter l’inflation. Cela remettrait en cause la pérennité de cette mesure qui vise à soutenir le pouvoir d’achat des travailleurs.

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