Immigration

Restrictions sur les voyages dans l’espace Schengen en 2025, ce qu’il faut savoir

À partir de 2025, les voyages dans l’espace Schengen vont connaître d’importants changements réglementaires. Entre nouvelles obligations, systèmes numériques et règles renforcées, les voyageurs concernés devront anticiper. Voici ce qu’il faut retenir pour éviter les mauvaises surprises à la frontière.

Dès 2025, se rendre en Europe ne se fera plus tout à fait comme avant. L’Union européenne a engagé une réforme en profondeur des conditions d’entrée sur son territoire, avec un objectif de mieux contrôler les frontières extérieures sans remettre en cause la liberté de circulation à l’intérieur de l’espace Schengen.

Ces évolutions s’inscrivent dans un contexte marqué par les préoccupations sécuritaires, les flux migratoires et le besoin de moderniser les systèmes de surveillance aux frontières. Si les citoyens européens ne sont pas concernés, les ressortissants de pays tiers devront, eux, composer avec des nouvelles règles, parfois contraignantes.

Voyages dans l’espace Schengen : EES et renforcement des contrôles aux frontières

À partir d’octobre 2025, l’Europe activera un nouveau dispositif. Le Système d’entrée et de sortie (EES). Cet outil vise à enregistrer automatiquement les passages aux frontières extérieures pour tous les ressortissants non européens, qu’ils soient ou non soumis à l’obligation de visa Schengen.

Ce système repose sur la collecte de données biométriques, comme les empreintes digitales ou les images faciales, ainsi que les informations personnelles et les dates d’entrée et de sortie. Cette décision vise à renforcer la sécurité tout en fluidifiant les contrôles aux frontières, grâce à des bornes automatisées dans les aéroports et les points de passage terrestres.

Des contrôles aléatoires sont également prévus dans certains pays pour parer aux risques migratoires ou aux menaces hybrides. À noter que des États comme l’Allemagne, l’Autriche, ou encore la France maintiennent déjà des contrôles temporaires aux frontières intérieures.

Des règles repoussées, mais pas annulées : où en est l’ETIAS ?

Initialement prévue pour 2025, l’entrée en vigueur du système ETIAS, une autorisation électronique obligatoire pour les ressortissants de 60 pays exemptés de visa, a été reportée à fin 2026. Mais cette mesure reste d’actualité. L’ETIAS fonctionnera comme l’ESTA américain, il faudra faire une demande en ligne, s’acquitter de 7 euros et attendre l’approbation, généralement dans un délai de 96 heures. Une fois obtenue, cette autorisation sera valable trois ans ou jusqu’à l’expiration du passeport utilisé.

Les voyageurs devront donc, à terme, cumuler plusieurs démarches, notamment l’enregistrement dans l’EES à chaque passage et autorisation ETIAS pour pénétrer dans l’espace Schengen. Une double formalité qui pourrait allonger les préparatifs des séjours, notamment pour les voyages d’affaires ou de tourisme de courte durée.

Impacts concrets pour les voyageurs hors UE

Les voyages dans l’espace Schengen depuis des pays comme les États-Unis, le Canada, le Japon ou encore le Royaume-Uni vont ainsi nécessiter plus de planification. Si l’exemption de visa reste en vigueur jusqu’à la fin 2026, l’enregistrement dans le système EES deviendra obligatoire dès octobre 2025.

Quant aux ressortissants de pays soumis à visa, comme l’Inde ou la Turquie, ils devront, eux aussi, s’enregistrer dans l’EES, en plus de leur demande de visa classique. Rien ne change sur le fond, mais la collecte numérique des données devient systématique.

En parallèle, certains pays comme l’Espagne ou la Grèce imposent de nouvelles obligations internes en lien avec la collecte renforcée des données personnelles à l’hôtel, taxes de séjour en hausse ou restriction de locations touristiques. Ces mesures visent à encadrer le tourisme et à lutter contre certaines formes de criminalité.

Les règles évolueront aussi au Royaume-Uni, désormais en dehors de l’espace Schengen. Une autorisation de voyage ETA devient obligatoire pour plusieurs nationalités depuis janvier 2025, y compris les ressortissants de l’UE à partir d’avril. Elle coûtera 16 £ (environ 19 euros) et sera valable deux ans.

Enfin, côté transport aérien, la Commission européenne revient en arrière sur l’assouplissement des règles liées aux liquides et aux appareils électroniques dans les aéroports. La technologie des scanners nouvelle génération étant suspendue, la règle des 100 ml est de retour. Les voyageurs devront donc de nouveau adapter leurs habitudes en matière de bagage cabine.

Avec une surveillance accrue et une transition vers des systèmes numériques comme l’EES et l’ETIAS, l’Union européenne veut combiner sécurité, efficacité et modernisation. Une mutation silencieuse, mais bien réelle, qui redéfinit les contours de la mobilité internationale.

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