Taux de change du 15 avril : Hausse de l’euro face au dinar algérien
L’évolution du taux de change de l’euro face au dinar attire l’attention en ce mois d’avril. Sur le marché informel, la monnaie européenne poursuit sa progression, creusant un écart impressionnant avec la cotation officielle. Une situation qui n’est pas sans conséquence pour les usagers de devises en Algérie.
Alors que la période estivale approche, les Algériens résidant à l’étranger s’en réjouissent, contrairement à ceux qui projettent un départ vers l’Europe. L’écart grandissant entre l’offre réelle et la demande en devises remet en lumière la persistance du marché informel comme référence de fait pour nombre de citoyens.
Une nouvelle envolée de l’euro face au dinar sur le marché informel
Ce mardi 15 avril, l’euro s’échange à 258 dinars à la vente, soit une augmentation de 1 DA par rapport au taux d’hier, au square Port-Said d’Alger, un niveau qui rappelle celui observé fin 2024. Il faut désormais 25 800 dinars pour obtenir 100 euros, un montant bien supérieur à celui proposé par les canaux officiels. À l’achat, l’euro tourne autour de 255 dinars algériens.
Cette progression s’inscrit dans un contexte global marqué par le renforcement de l’euro face au dollar américain. La parité euro/dollar a en effet évolué ces dernières semaines, influencée par des facteurs macroéconomiques internationaux, notamment les tensions commerciales et les révisions de politiques douanières. Par conséquent, la devise européenne regagne du terrain sur les marchés, et les cambistes algériens répercutent automatiquement cette dynamique.
Dans le même temps, d’autres devises étrangères présentent des niveaux stables. Le dollar américain, par exemple, s’échange actuellement à 237 dinars à l’achat et 241 dinars à la vente, soit une baisse par rapport à ses précédentes performances. Ce recul renforce encore davantage l’attractivité de l’euro sur le marché noir.
Écart croissant entre taux officiel et taux parallèle
L’écart est désormais frappant entre la cotation officielle fournie par la Banque d’Algérie et les prix pratiqués au marché noir. Le taux officiel de l’euro est de 150,42 DA ce mardi 15 avril, contre 258 DA sur le marché parallèle. Cet écart de plus de 100 dinars illustre la difficulté persistante d’accès aux devises via les canaux réglementés.
La situation n’est pas nouvelle, mais elle se cristallise à chaque moment charnière, vacances, rentrée universitaire ou changement réglementaire, où la demande en devises connaît un pic. Les bureaux de change officiels, toujours fermés, laissent un vide que le marché informel continue de combler, en dépit des risques et des limites qu’il comporte.
À cela s’ajoute un autre facteur aggravant, notamment la nouvelle allocation touristique de 750 euros, annoncée, mais toujours non appliquée. Cette mesure, censée soulager les voyageurs, tarde à entrer en vigueur. En attendant, de nombreux citoyens se tournent vers le marché parallèle pour financer leurs projets à l’étranger, renforçant la pression sur l’euro.
Des taux qui varient selon les devises
Outre l’euro face au dinar, d’autres monnaies étrangères affichent également des écarts notables entre les marchés officiel et parallèle. La livre sterling, par exemple, est cotée à 306 DA à la vente dans les échanges informels, contre 174,25 DA dans les chiffres de la Banque d’Algérie. Même constat pour le franc suisse (277 DA contre 161,78 DA officiellement) ou encore le dirham émirati (66 DA sur le marché noir contre 36,04 DA dans le circuit officiel).
Les variations sont moins marquées pour certaines devises comme le dollar canadien (160 DA à la vente sur le marché parallèle contre 95,66 DA officiellement) ou le yuan chinois, dont les volumes d’échange restent plus limités. Pour les expatriés ou les voyageurs européens prévoyant un séjour en Algérie, cette situation offre un avantage non négligeable, leurs devises valent davantage une fois changées en dinars. À l’inverse, pour les Algériens désireux de partir en voyage ou d’effectuer des paiements à l’étranger, l’augmentation de la devise européenne devient un frein important.
La hausse continue de l’euro face au dinar sur le marché parallèle souligne une réalité économique persistante en lien avec la dualité entre deux systèmes de taux de change. Si la Banque d’Algérie garde ses cotations officielles, c’est surtout sur la place du Square Port-Said que se joue, pour de nombreux citoyens, le véritable taux appliqué.