Le Paracétamol Challenge gagne les écoles algériennes
Le Paracétamol Challenge inquiète les autorités éducatives en Algérie. Ce défi viral pousse certains élèves à avaler des doses toxiques de médicaments. En pleine expansion sur TikTok, ce phénomène soulève des inquiétudes croissantes dans les établissements scolaires et parmi les parents, confrontés à une tendance aussi dangereuse qu’inattendue.
Le défi est simple, mais les conséquences peuvent être dramatiques, le phénomène consiste à consommer plusieurs comprimés de paracétamol, se filmer et partager la vidéo sur TikTok. Le Paracétamol Challenge, venu d’Europe et des États-Unis, est désormais bien présent dans certaines écoles algériennes. Derrière ce jeu de provocation se cache une prise de risque grave, surtout chez des adolescents en pleine construction.
Dans une société où la régulation numérique peine à suivre le rythme des tendances virales, ce genre de phénomène échappe facilement à la vigilance des adultes. L’inquiétude monte d’un cran, d’autant plus qu’un premier cas d’intoxication sérieuse a déjà été signalé à Médéa, mobilisant les services de santé et l’Éducation nationale.
Paracétamol Challenge : un défi TikTok aux conséquences toxiques
Selon plusieurs sources éducatives, le phénomène a été détecté à travers des comportements suspects et des témoignages de jeunes. Les vidéos, publiées en ligne, montrent des adolescents ingérant des doses élevées de paracétamol dans le but de prouver leur « résistance » physique.
Le danger de ce Paracétamol Challenge repose sur la facilité d’accès au médicament, souvent disponible sans ordonnance. En cas de surdosage, les conséquences sur la santé peuvent être graves et peuvent causer une atteinte hépatique, une défaillance aiguë du foie, voire un décès. Les effets ne sont pas immédiats, ce qui renforce l’illusion d’innocuité.
Les professionnels de santé rappellent qu’au-delà de 4 grammes par jour, le paracétamol devient toxique. Or, dans certains cas rapportés, les adolescents auraient consommé jusqu’à huit comprimés d’un seul coup.
Campagnes d’alerte et mesures de prévention dans les établissements scolaires
Face à la propagation du phénomène, le ministère de l’Éducation nationale a réagi rapidement. Des directives ont été envoyées aux directeurs d’établissements pour qu’ils lancent des campagnes de sensibilisation ciblant les élèves et leurs familles. Des séances d’information ont été mises en place pour expliquer les risques liés à ce type de comportement.
L’objectif est double : informer et responsabiliser. En parallèle, des discussions sont engagées avec les professionnels de la santé scolaire pour identifier les cas potentiels et renforcer la surveillance. Le mot d’ordre est clair et pertinent : « anticiper avant qu’un drame ne survienne. »
Médicaments en accès libre : une régulation remise en question
Ce défi soulève également la question de la vente libre de médicaments en pharmacie. Le paracétamol étant largement utilisé pour traiter douleurs et fièvre, il est rarement perçu comme un danger. Pourtant, la fédération nationale des pharmaciens appelle à restreindre la vente de cet antalgique, en particulier aux mineurs.
L’organisation algérienne de protection du consommateur a également réagi dans un communiqué sur Facebook. Elle demande que les pharmacies exigent désormais une ordonnance pour toute vente à des adolescents, afin d’éviter d’autres intoxications. Elle en appelle aussi aux parents, invités à ne pas laisser de médicaments à la portée de leurs enfants.
Des signaux faibles dans les salles de classe
Le Paracétamol Challenge s’inscrit dans un contexte plus large de changements dans le comportement des jeunes à l’école. Une enseignante a récemment pris la parole sur les réseaux sociaux pour dénoncer une série de dérives observées en classe : tenues provocantes, usage abusif du maquillage, comportements agités… autant de signaux faibles qui, selon elle, traduisent un manque de cadre éducatif solide.
Elle interpelle les parents, les incitant à reprendre leur rôle de guide et à renforcer le lien avec les établissements scolaires. Car pour beaucoup d’enseignants, l’école ne peut pas, à elle seule, encadrer une jeunesse ultra-connectée, exposée en permanence aux dérives du numérique.
Dans un établissement du centre du pays, un enseignant confie : « Il y a quelques années, on luttait contre la chicha et les bagarres. Aujourd’hui, ce sont les défis TikTok. Chaque rentrée scolaire amène son lot de nouveautés, mais cette fois, c’est la santé des enfants qui est en jeu. »