Vols vers l’Algérie : Ayoubi propose de réduire les prix des billets
Face à l’augmentation constante des tarifs aériens, le député de la communauté nationale à l’étranger Abdelouahab Yagoubi a relancé hier le débat via sa page Facebook et a avancé des propositions pour réduire les prix des billets vers l’Algérie, suscitant de nombreuses réactions de la diaspora algérienne.
En effet, les prix des vols entre l’Europe et l’Algérie continuent de susciter colère et incompréhension. Pour des milliers de familles issues de la diaspora, voyager durant les vacances scolaires ou d’été devient un véritable parcours du combattant, non pas pour obtenir une place, mais pour pouvoir se l’offrir. Dans ce contexte, les propositions du député Abdelouahab Ayoubi ont ravivé un débat de fond, mêlant politique, économie et attachement au pays d’origine.
Les commentaires affluent à chaque publication sur le sujet, mettant en lumière les frustrations et les résignations, mais aussi l’espoir de la communauté algérienne, principalement celle de France, de voir les choses enfin bouger. Le débat va au-delà du simple billet d’avion. Il touche aussi à la mobilité, à l’égalité d’accès au territoire national et à la transmission intergénérationnelle de l’identité algérienne. Ayoubi, élu de la communauté algérienne à l’étranger, tente une fois de plus de replacer le sujet au cœur des priorités politiques.
Des solutions concrètes pour réduire les prix des billets vers l’Algérie
Pour faire baisser les tarifs des billets, Ayoubi propose une série de mesures ciblées, à commencer par un plafonnement temporaire des prix pendant les périodes de forte demande. L’idée serait de ramener les allers-retours, qui peuvent atteindre 900 €, à une fourchette bien plus accessible qui serait fixée entre 150 et 250 €. Une démarche pensée pour redonner un minimum d’équité à ceux qui n’ont pas les moyens de voyager autrement que durant les vacances scolaires.
L’autre piste évoquée est celle liée au soutien financier direct aux familles, via des subventions, des bons de réduction ou des remboursements partiels. Le député suggère alors une aide de 150 € par personne pour une famille de cinq. Une mesure qui, si elle venait à être appliquée, pourrait changer la donne pour de nombreux foyers modestes.
Mais Ayoubi ne s’arrête pas là. Il insiste sur la nécessité d’introduire de la concurrence dans le secteur aérien algérien. En ouvrant le ciel à des compagnies aériennes low cost qui proposent des billets d’avion bas prix, le marché s’autorégulerait par l’effet mécanique de la compétition. Pour le député ainsi que pour certains internautes, seule cette ouverture pourra produire une baisse durable des tarifs.
Départs hors saison et voyages familiaux plus accessibles
Dans son plan, Abdelouahab Ayoubi propose également la mise en place d’offres familiales spécifiques. Ces formules pourraient selon lui inclure des réductions de groupe, des billets offerts pour les enfants ou des packs à prix fixe. Dans son annonce publiée sur Facebook ce vendredi 11 avril, il propose un tarif de 1200 € TTC pour une famille de cinq, quelle que soit la date de départ.
Ces propositions visent à faciliter le retour au pays pour ceux qui souhaitent le faire en famille, sans devoir choisir entre budget, vacances et lien avec leurs pays d’origine. Car pour beaucoup, pouvoir garder le lien avec ces racines est plus qu’important. Un père de famille a déclaré que « ça fait plus de 15 ans que je ne suis pas parti pendant l’été en Algérie, mes enfants, ils n’ont aucun lien avec l’Algérie à cause des billets très chers ». Ce témoignage met en évidence les difficultés que rencontre bon nombre d’Algériens établis à l’étranger.
Ayoubi invite aussi à répartir la demande sur l’année, en offrant des possibilités d’accès aux billets à des prix abordables à ceux qui souhaitent partir avant la haute saison. Selon le député, des remises allant jusqu’à 30 % pourraient être proposées sur des créneaux comme le 10 au 20 juin. Une idée simple, mais efficace pour fluidifier le trafic et lisser les prix. Cette mesure aurait l’avantage de réduire la pression sur les compagnies aériennes pendant l’été, tout en permettant aux familles flexibles de voyager à moindre coût.
Transparence des tarifs et coopération internationale
L’autre levier évoqué est celui de la transparence des prix. Pour lutter contre les écarts parfois injustifiés d’un vol à l’autre, le député Ayoubi suggère la création d’une plateforme numérique officielle de comparaison des tarifs en temps réel. Ce portail permettrait aux voyageurs de consulter les différents tarifs proposés, afin de comparer et de choisir en toute connaissance de cause. « La transparence et l’ouverture de la concurrence sont les meilleures solutions », souligne l’un des intervenants.
Un outil qui pourrait également inciter les compagnies à pratiquer des prix plus compétitifs, en sachant que leurs offres sont visibles et comparées à celles des autres acteurs du marché.
Dernier axe du plan d’Ayoubi, la coopération bilatérale entre l’Algérie et les pays d’accueil de la diaspora. Il propose de négocier des quotas de billets solidaires à prix réduits, en partenariat avec les compagnies aériennes opérant entre l’Algérie et l’Europe comme la France et la Belgique. Ces quotas seraient réservés aux familles algériennes résidant à l’étranger, notamment en période de forte demande. Pour le député, il s’agit d’une démarche pragmatique, basée sur l’intérêt partagé et de mieux organiser les flux migratoires saisonniers.
Une réforme attendue, mais confrontée à de nombreux freins
Malgré le bon accueil de ces propositions par une grande partie de la diaspora, beaucoup restent sceptiques. Certains dénoncent un système verrouillé par des intérêts économiques puissants, d’autres pointent une absence de volonté politique réelle. La question qui revient souvent : est-il seulement possible de mettre en œuvre ces idées sans une décision du sommet de l’État ?
D’autres pensent que ces propositions sont illogiques : « Vous demandez à Air Algérie de vendre des billets à 250 € aller-retour et, après, vous dites pourquoi la compagnie est en déficit ? ? » Soyons logiques, c’est impossible de plafonner les prix des billets d’avion, ce n’est pas de la poudre de lait ou du café. Vous voulez revenir à l’ère communiste ou quoi ? » déclare l’un des internautes et rajoute que « C’est la règle de l’offre et de la demande. Et ce, pour tous les pays, pas juste pour l’Algérie. »
Plusieurs témoignages évoquent aussi un sentiment d’abandon. Des Algériens vivant à l’étranger racontent comment, faute de moyens, ils ont renoncé à rentrer en été, éloignant leurs enfants de leurs origines et de leur famille. Pour eux, ces mesures ne sont pas un luxe, mais une nécessité pour maintenir un lien vivant avec l’Algérie.
Dans les commentaires, une phrase revient souvent : « Ce n’est pas seulement une question d’argent, c’est une question de dignité. » Une dignité que beaucoup aimeraient voir prise en compte dans les décisions à venir.