Ramadan 2025 : Date de la nuit du doute fixéé
Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs a précisé dans un communiqué rendu public dans la soirée du mercredi 28 janvier que le mois de chaâbane de l’année 1446 de l’hégire débutera ce vendredi 31 janvier 2025. La date de la nuit du doute est fixée au 28 février prochain pour déterminer le premier jour du ramadan 2025.
Pour de nombreux musulmans, le mois de Ramadan 2025 approche à grands pas ; et avec lui, la traditionnelle nuit du doute, événement majeur du calendrier musulman. Cette année, la nuit du doute, au cours de laquelle le début du mois sacré pourra être confirmé, est fixée au vendredi 28 février 2025. Moment essentiel pour les fidèles, car il permet de déterminer, au regard de l’observation du croissant lunaire, la date précise du premier jour de jeûne. Comme chaque année, la science et la foi s’emboîtent pour un exercice si précis et si essentiel à la détermination du début du mois de ramadan.
La date de la Nuit du Doute : un incontournable de la tradition

La date de la Nuit du Doute est un événement fondamental de la tradition islamique dans la mesure où elle constitue le critère permettant de déterminer le commencement du mois du Ramadan, période de jeûne et de prière. Ce processus repose sur deux éléments essentiels qui le fondent, à savoir les observations du croissant lunaire et des calculs astronomiques. Selon la tradition, cette nuit est celle qui est traditionnellement consacrée à la réunion des autorités religieuses pour scruter le ciel et les confirmations éventuelles de la visibilité du croissant pour confirmer le commencement du mois sacré.
Pour l’année 2025, la date de cette observation est donc prévue le 28 février, soirée correspondant à la nuit du 29 Chaâbane 1446 de l’Hégire comme indiqué dans le communiqué du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. Un ajustement naturel du cycle lunaire fait que le nombre de jours dans certains mois cosmiques est variable dans la reproduction du cycle cosmique de la lune, ainsi certains mois peuvent comporter 29 ou 30 jours. De ce fait, en l’absence de confirmation apparente de la visibilité du croissant lunaire au 29e jour de Chaâbane, il sera nécessaire de proclamer un mois de Chaâbane complet. Impliquant donc l’organisation de la nuit du doute pour déterminer précisément le début de Ramadan.
Les défis de visibilité du croissant lunaire
La nuit du doute est tout autant un acte de foi qu’un travail scientifique. En effet, si l’observation du croissant lunaire repose sur les moyens traditionnels, elle n’exclut pas les outils modernes que sont les calculs astronomiques pour savoir si la Lune sera visible. Mais la difficulté est principalement que cette visibilité se décline différemment selon les régions. Car les conditions météorologiques, une couverture nuageuse ou l’humidité, peuvent altérer fortement l’observation et amener certains pays à annoncer des dates différentes du Ramadan.
C’est également la méthode suivie en Algérie, tout comme de nombreux pays qui tentent de concilier ces deux méthodes pour déterminer la date du début du ramadan. Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs en coordination avec les autorités religieuses locales, vont scruter le ciel dans plusieurs régions du pays, et c’est en fonction des observations que les autorités religieuses décideront de la date du début du mois de Ramadan 2025 le soir du 28 février après la prière du maghrib.
La coordination internationale et les différences d’approche
Si la date de la nuit du doute est fixée à la même date en Algérie, cette approche est partagée par plusieurs autres pays musulmans. Cependant, certains pays peuvent, en raison des diversités géographiques et des conditions locales d’observation, annoncer des dates différentes pour le début de Ramadan. L’Arabie Saoudite, par exemple, pourrait annoncer le début du mois sacré un jour avant ou après la date prévue, de même pour la Tunisie et ou le Maroc, ce qui peut entraîner des divergences dans l’observance du jeûne.
En France, le premier jour du Ramadan 2025 devrait être annoncé pour le 1er mars, une information basée sur les calculs scientifiques. Le CTMF, qui se base sur des calculs astronomiques précis, a même annoncé que l’apparition du premier croissant lunaire le 28 février s’effectuera très précisément à 15h43 (heure de Paris). Cependant, dans les pays musulmans, la tradition de la nuit du doute occupe tout de même une place prépondérante pour confirmer le début du jeûne. Le Conseil Théologique Musulman de France (CTMF) va, comme chaque année, confirmer cette date par l’observation du croissant lunaire pour permettre aux musulmans vivant en France de se préparer.
Impact des variations du cycle de la Lune
La durée d’un mois lunaire, comme celle du mois de Ramadan, varie naturellement entre 29 et 30 jours. Le mois de Chaâbane va effectivement commencer le 31 janvier 2025 comme en Algérie, bien que l’observation du croissant n’ait pas permis de confirmer le début de ce mois le 29 janvier. Le retard du croissant lunaire a donc conduit à une extension du mois de Chaâbane à 30 jours, d’où la nécessité d’organiser la nuit du doute le 28 février.
Cette variation dans le calendrier est parfaitement intégrée dans le cycle des communautés musulmanes qui s’adaptent chaque année en fonction des déclarations officielles des autorités religieuses. Pour un même mois lunaire, le démarrage peut être décalé d’un jour ou deux selon les pays. Ce phénomène explique la nécessité de l’exactitude dans l’observation de la Lune pour éviter toute confusion.
Préparation du Ramadan en Algérie
Outre la date de la nuit du doute, les pouvoirs publics algériens ont pris des dispositions pour préserver la disponibilité de l’approvisionnement des produits de consommation de première nécessité lors du mois sacré de Ramadan. L’anticipation de l’augmentation de la demande en produits alimentaires, parmi lesquels les viandes, l’huile de table, les fruits, les légumes et le lait, a nécessité une planification. Le gouvernement a ainsi pris les devants pour éviter les pénuries et la spéculation sur les prix.
Le ministère de l’Agriculture a par exemple préconisé davantage de quotas de blé à hauteur de 20 % pour prévenir l’approvisionnement des minoteries. De même, des licences d’importation de viandes de plus de 50.000 tonnes pour le mois de janvier, février et mars 2025, ont été attribuées pour garantir que les stocks soient suffisants pour répondre à la demande lors de cette période. Le ministre du Commerce extérieur et de la régulation intérieure, Tayeb Zitouni, a fait savoir le 21 janvier dernier que les importateurs doivent « importer 12.356 tonnes en janvier, 18.165 tonnes en février et 20.050 tonnes en mars ».
Par ailleurs, le ministre Tayeb Zitouni a confirmé que la pomme de terre sera également disponible, grâce à la production saisonnière de la wilaya d’El Oued qui couvre 65 % des besoins du marché national. L’ensemble de ces mesures vise à amortir l’impact des variations opérantes sur le marché afin de garantir une certaine stabilité aux citoyens pendant le mois sacré.