Incendies à Los Angeles : l’impact sur l’industrie cinématographique d’Hollywood

Les incendies à Los Angeles constituent une tragédie qui secoue non seulement les habitants de la ville, mais aussi le monde entier, à commencer par l’industrie cinématographique. Alors que les flammes dépassent les images, ravageant de nombreux quartiers emblématiques, Hollywood s’arrête, confronté à une crise sans précédent.

Des arrêts massifs dans les productions du cinéma et de la télévision, des professionnels du secteur pris dans un tourbillon de démesure, c’est à cette question que l’industrie du cinéma, elle-même convalescente et amochée par les grèves et la crise, est confrontée ? Comment traverser les cendres où crépitent les feux ravageurs de Californie ?

Les incendies apocalyptiques qui frappent Los Angeles au début de l’année 2025 plongent la capitale du cinéma mondial dans une crise sans précédent. Dans un contexte où la Californie fait face à une campagne d’incendies sans précédent, les studios d’Hollywood renoncent à toute forme de production, du cinéma à la télévision, même l’ensemble des événements emblématiques de la saison cinématographique des festivals est perturbé. L’enjeu apparaît encore plus vital pour les professionnels du secteur, pris dans la tourmente d’une incapacité à travailler sur fonds de conditions climatiques extrêmes et de coûts de production pharaoniques.

Les incendies en Californie : un brasier qui met le cinéma en plein chaos

Depuis le 9 janvier dernier, le travail d’Hollywood subit de plein fouet l’impact des incendies ravageurs des collines de Los Angeles, ayant poussé les autorités à donner l’ordre des évacuations, engageant des milliers de résidents, y compris des maîtres de l’écran, réalisateurs, techniciens. Le cataclysme a embrasé des maisons d’artistes tels Anthony Hopkins, Mel Gibson, Billy Crystal, devenus témoins des destructions en série de l’entreprise du rêve américain.

Les effets sur l’industrie cinématographique se font sentir immédiatement : plusieurs productions, notamment télévisuelles et cinématographiques, sont à l’arrêt, à commencer par le tournage des séries à succès comme Grey’s Anatomy, NCIS ou The Pitt. FilmLA, l’agence en charge de la délivrance des permis de tournage, a arrêté de délivrer de nouvelles autorisations dans les zones touchées par les incendies.

Les dommages ne sont pas uniquement d’une interruption des tournages. La ville de Los Angeles, métropole centrale du cinéma mondial, se débat dans une tourmente économique. Des milliers de gens du cinéma se trouvent aujourd’hui à ne plus pouvoir travailler, et les conséquences, financières pour des acteurs et des techniciens freelances déjà sinistrés par la pandémie et par les grèves des scénaristes survenues en 2023, sont dramatiques. Les studios se trouvent, eux, embarqués dans la grande incertitude pouvant voir se raréfier les reprises de tournages, même si les incendies continuent de faire rage.

Les premiers jours des incendies ont vu des stars du cinéma exprimer leur solidarité, notamment Emmanuel Itier, journaliste et réalisateur, qui est accablé par les feux qui ravagent Los Angeles. « On ne sait pas quand ça va s’arrêter. L’industrie cinématographique comme celle des séries est totalement stoppée. Et clairement, on ne se voit pas appeler un producteur pour savoir s’il a aimé votre scénario. Ce serait indécent ! », confie-t-il à 20 minutes. Emmanuel Itier vit à 150 km des feux, mais cela ne l’exempte pas d’en subir les conséquences. « J’accueille des amis dont la maison n’est plus habitable. La solidarité s’organise dans la population, même quand on n’est pas directement touché, car rien n’a été prévu par le gouvernement. »

Les incendies et l’industrie du cinéma : un scénario à revoir

Le bilan des feux de janvier 2025 ne cesse de grimper, à au moins 16 morts, et de nouveaux vents violents sont attendus, mais c’est déjà profond pour Hollywood. Les célébrations et remises de prix qui structurent la saison des récompenses sont mises en suspens, comme le report de deux semaines de la cérémonie des « Critics Choice Awards » ou l’annonce des nominations aux Oscars, initialement programmée le 17 janvier. L’annulation des projections de films et d’événements comme « Better Man » et « The Last Showgirl » démontre l’ampleur des interruptions.

Même les tapis rouges et les cérémonies, qui habituellement baignent dans le glamour et les paillettes, en sont à être ajustés, montrant ainsi l’ampleur démesurée de la crise que connaît Los Angeles. La communauté cinématographique se retrouve partagée entre une nécessité de solidarité face à la catastrophe et l’impossibilité d’ignorer les réalités économiques et logistiques.

De plus, la mise à l’arrêt des tournages est aggravée par l’air saturé de particules toxiques, rendant les conditions de travail périlleuses, y compris loin des incendies. Les studios de production, parmi les plus en vue, de Warner Bros à Disney en passant par NBC Universal et CBS ont fermé, suspendant des productions comme « Abbott Elementary » ou J »immy Kimmel Live », et des dizaines de professionnels de l’industrie sont dans l’incapacité de travailler, qui payent l’addition d’une crise prolongée après avoir déjà connu les conséquences de crise sanitaire en 2019 et la grève des scénaristes en 2023.

Les incendies et l’avenir du cinéma : un tournant pour l’industrie ?

Les tragiques incendies survenus à Los Angeles, au-delà des pertes humaines et matérielles considérables, mettent en lumière des défis structurels auxquels fait face l’industrie cinématographique à l’échelle mondiale. Bien que certains studios aient commencé à repenser leur impact sur l’environnement, ces initiatives restent largement insuffisantes pour faire face à l’ampleur des catastrophes naturelles exacerbées par le changement climatique.

L’avenir de Hollywood pourrait être contraint de passer par une réévaluation de son modèle économique et de ses méthodes de production. Des interrogations cruciales émergent concernant la pérennité des tournages en extérieur et la manière dont les productions pourront se poursuivre dans un contexte de plus en plus marqué par des événements climatiques extrêmes. Les incendies survenus à Los Angeles constituent l’énième illustration d’un phénomène global qui affecte en profondeur le secteur cinématographique.

L’accélération du réchauffement climatique et les conséquences engendrées par les catastrophes naturelles risquent d’impacter durablement les modalités de production des films et des séries – sans doute également leurs modalités de consommation. Si la pandémie a suscité des bouleversements dans les pratiques professionnelles, ces incendies de 2025 représentent peut-être le dernier signal d’alarme avant que ne s’impose un changement radical des méthodes de production.