Economie

Nouvelles mesures sur les importations en Algérie

Le gouvernement algérien a récemment annoncé des nouvelles mesures sur les importations, pour renforcer la transparence et garantir un approvisionnement stable en produits essentiels. Ces nouvelles réformes incluent des déclarations obligatoires pour les importateurs et une plateforme numérique pour centraliser et simplifier les démarches administratives

Face aux défis économiques et aux besoins du marché national, le gouvernement algérien cherche à équilibrer régulation et flexibilité opérationnelle pour soutenir son économie. Les nouvelles règles, bien que strictes, offrent des délais supplémentaires pour permettre aux opérateurs de s’adapter. Comme l’a précisé le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national dans son annonce.

Il a également souligné que ces ajustements visent à renforcer la transparence des opérations commerciales tout en limitant les abus et les pratiques frauduleuses et d’assurer le respect des dispositions du décret exécutif n°21-194 du 9 mars 2021. Ces mesures s’inscrivent par ailleurs dans une volonté de moderniser le commerce extérieur.

Délai supplémentaire accordé aux importateurs

L’une des principales mesures de cette nouvelle réforme est l’obligation pour les importateurs de déclarer leurs ventes et leurs niveaux de stocks. Initialement prévue pour le premier semestre 2024, cette exigence a été prolongée jusqu’au 31 mars 2025 pour permettre aux opérateurs de se conformer aux nouvelles règles. Les importateurs qui ne respectent pas cette obligation risquent de perdre leur certificat de respect, un document indispensable pour exercer leur activité, notamment les professionnels du secteur activant dans l’importation de produits destinés à la revente en l’état. 

Cependant, certains produits stratégiques, comme le lait infantile, les viandes, le café et les bananes, sont exemptés de cette obligation. Cette exemption vise à éviter toute perturbation dans l’approvisionnement, en particulier à l’approche du mois de ramadan, période de forte demande pour ces produits. Cette mesure montre la volonté du gouvernement de concilier régulation et stabilité du marché. 

Simplifier les procédures avec la plateforme numérique

Plateforme numérique pour centraliser et simplifier les procédures
Le ministère du commerce intérieur et de la régulation du marché national lance une plateforme numérique pour simplifier les démarches administratives des importateurs

Pour accompagner ces nouvelles règles et faciliter la gestion des déclarations, le ministère du Commerce a mis en place une plateforme numérique dédiée. Cet outil permet de centraliser les demandes, d’améliorer la traçabilité des importations et de renforcer la transparence administrative. Les opérateurs dont les certificats ont été suspendus peuvent désormais régulariser leur situation en ligne, sous certaines conditions.

Les statistiques du second semestre 2024 devront également être déposées via cette plateforme avant le 31 mars 2025. Cette transition numérique s’inscrit dans une volonté de moderniser les procédures et de simplifier les contrôles, tout en réduisant les délais administratifs. De plus, la digitalisation des démarches devrait limiter les risques de fraude et améliorer l’efficacité des contrôles. 

Eviter les perturbations logistiques

Face aux critiques, le gouvernement a décidé de reporter l’application d’une mesure imposant aux importateurs de disposer d’entrepôts dans la même wilaya que leur immatriculation. Ce report vise à éviter des perturbations logistiques majeures et à laisser aux opérateurs le temps de s’adapter. Cette décision montre une certaine flexibilité dans l’application des nouvelles règles, tout en maintenant l’objectif de régulation afin de prévenir les abus et de simplifier le contrôle des stocks. 

Parallèlement, le ministère a insisté sur la nécessité de garantir l’approvisionnement en produits de consommation courante. Des enquêtes économiques seront menées auprès des opérateurs non conformes, et leurs résultats seront transmis à l’administration centrale pour une évaluation approfondie. Ces enquêtes permettront de mieux comprendre les difficultés rencontrées par les importateurs et d’ajuster les mesures si nécessaire.   

De ces nouvelles mesures, il en ressort une volonté de faire un pas vers une gestion plus rigoureuse et contrôlée. Le gouvernement algérien œuvre pour une transparence dans la gestion du commerce extérieur et vise à renforcer la souveraineté du pays. Cependant, le délai supplémentaire qui vient d’être accordé aux importateurs représente un réel défi pour certains, qui ont exprimé leurs inquiétudes quant à un éventuel impact sur leurs activités.   L’enjeu sera de trouver un équilibre entre contrôle strict et flexibilité opérationnelle pour soutenir les opérateurs tout en modernisant le secteur. 

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