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Colère en Martinique, les denrées alimentaires sont 40 % plus chères qu’en métropole

En Martinique, les manifestations reprennent à nouveau contre le coût élevé de la vie. Sur l’île, les denrées alimentaires sont 40 % plus chères qu’en France métropolitaine, la santé est plus chère de 13 % face à un taux de pauvreté d’environ 27 % contre 14 % dans l’hexagone.

La vie chère est un sujet récurrent en Martinique. Quinze ans après la grève historique de 2009, la frustration des Martiniquais ne cesse de croître. Suite à plusieurs nuits d’émeutes dans la nuit de mardi à mercredi, un couvre-feu a été instauré depuis mercredi, de 21 heures à 5 heures du matin, à Fort-de-France, principalement dans certains quartiers les plus touchés par les violences urbaines. Cette mesure a été prise après plusieurs nuits de troubles, dans un contexte de mobilisation contre la vie chère démarrée début septembre.

Lutte contre la vie chère

Lutte contre la vie chère
Des émeutes ont acclaté en Martinique suite au ras-le-bol des habitants qui subissent depuis plusieurs années une cherté de la vie, malgré le bouclier qualité prix mis en place en 2009. Selon l’Insee, les denrées alimentaires sont 40 % plus chères que dans l’hexagone.

Après avoir lancé un ultimatum en juillet, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC) a décidé de lancer un mouvement de lutte contre la vie chère à partir du 1er septembre. Les manifestations ont pris de l’ampleur, avec des barrages routiers, des véhicules brûlés, le blocage du port de Fort-de-France et l’incendie d’un McDonald’s, poussant le préfet de la Martinique à décréter un couvre-feu depuis mercredi soir, effectif au moins jusqu’au 23 septembre.

La vie est chère en Martinique, les prix sont bien plus élevés qu’en métropole, Certains produits peuvent dépasser leur prix de base de plus de 600 %. Les Martiniquais s’indignent sur les réseaux sociaux, montrant des produits à des prix exorbitants comme le beurre à 8,50 euros ou les œufs bio à 7,29 euros. Le même panier coûte 95 euros au lieu de 57 euros. Depuis 17 jours, un mouvement demande une baisse générale des prix en Martinique, Les discussions entre les acteurs économiques, les élus et les protestataires n’ont manifestement pas abouti.

Des prix plus élevés qu’en métropole

Selon les calculs de l’Insee, les prix en Martinique étaient 14 % plus élevés qu’en France métropolitaine en 2022, contre 12 % en 2015 et 10 % en 2010. Les prix alimentaires en Martinique sont 40 % plus élevés qu’en métropole, notamment pour les produits laitiers, la viande, les fruits et les boissons non alcoolisées. Selon Patrick Plantard, président de l’Observatoire des prix, des marges et des revenus des Antilles-Guyane, cela s’explique par les différentes étapes coûteuses que traversent les produits avant d’arriver dans les rayons : l’éloignement géographique, la petite taille du marché local, l’achat dans l’hexagone, le transport, l’octroi de mer, une taxe spécifique aux Outre-mer pour les importations, et enfin la marge des distributeurs. Ces différents coûts font gonfler le prix final.

Manifestations et lutte contre la vie chère, les Martiniquais se mobilisent contre des prix plus élevés qu’en métropole.

Le site Kiprix permet de comparer les écarts de prix entre la France métropolitaine et la Martinique. Sur un panier de 15 produits, les prix en Martinique sont en moyenne 65 % plus élevés qu’en Métropole. Par exemple, le pain de mie industriel coûte 5,38 euros les 100 g en Martinique contre 1,87 euro en métropole, soit une hausse de 187 %. De même, le papier toilette coûte près de 6 euros en Martinique contre 2,85 euros en métropole, soit une hausse de 109 %.

Des solutions durables contre la vie chère

Le bouclier qualité-prix mis en place suite à la grande grève générale en 2009 ne semble pas satisfaire la population. Serge Letchimy, le président du conseil exécutif de la Martinique, propose plusieurs solutions durables pour régler le problème de la vie chère : un décret bloquant les prix sur 54 familles de produits pendant trois ans, la mise à zéro de la TVA, la baisse des marges des grossistes et des distributeurs, et le relancement de la production locale.

M. Letchimy craint un pourrissement de la situation sans ces « décisions extrêmement fortes ». Les distributeurs, l’État et les collectivités ont annoncé un objectif de 20 % de baisse des prix sur 2 500 produits de première nécessité. Cependant, le dialogue entre les différents acteurs semble difficile.

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