JO-Paris 2024 : Des roses en hommage aux victimes du 17 octobre 1961
Lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris, vendredi, 26 juillet à 19h30, les athlètes algériens ont jeté des roses dans la Seine en hommage aux victimes du 17 octobre 1961, marquant ainsi les esprits avec un geste fort et poignant.
Malgré la pluie, les membres de la délégation ont tenu à rendre hommage pendant leur passage sur la Seine au début de la cérémonie aux manifestants algériens pacifiques qui ont été tragiquement tués à Paris le 17 octobre 1961 durant la guerre d’indépendance. Environ 150 corps ont été retrouvés dans le fleuve ce jour-là. Il s’agit d’un acte mémoriel rare lors d’une cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.
En effet, le 17 octobre 1961, environ 200 Algériens ont été tués par la police française pendant la guerre d’indépendance algérienne. De nombreux manifestants pacifiques ont été victimes d’une répression violente et meurtrière, ordonnée par le préfet de police Maurice Papon. Selon les historiens, entre trente et deux cents manifestants ont été tués et leurs corps ont été jetés dans la Seine, en plus des nombreux blessés. Ces personnes manifestaient pour l’indépendance de l’Algérie.
Un geste simple mais puissant
D’un geste simple mais puissant, la cérémonie d’ouverture a revêtu une dimension particulière, combinant sport et souvenir, joie et recueillement, « Ce geste est un hommage aux martyrs du 17 octobre 1961. Vive l’Algérie, vive l’Algérie, vive l’Algérie », a déclaré un membre de la délégation algérienne sur une chaîne de télévision publique algérienne. Ensuite, tous les membres de la délégation ont jeté des roses dans la Seine depuis un bateau, à proximité d’un pont où des Algériens avaient été jetés par la police française.
Pour rappel, le 28 mars 2024, l’Assemblée nationale française a adopté une résolution condamnant le « massacre » d’octobre 1961. En 2012, le président François Hollande avait exprimé sa reconnaissance envers les victimes d’une répression violente qui avait frappé des hommes et des femmes manifestant pour « le droit à l’indépendance ». Son successeur, Emmanuel Macron, a déclaré en 2021 que « les actes criminels perpétrés le 17 octobre 1961 sous l’autorité de Maurice Papon étaient inexcusables pour la République ».
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