Pourquoi le réchauffement climatique n’affecte pas le lac de Yellowstone ?
Des scientifiques de l’université de Wyoming ont constaté que le réchauffement climatique n’affecte pas le lac de Yellowstone. Des études ont été menées pour expliquer ce phénomène.
En effet, le lac Yellowstone, qui se trouve dans le parc national du même nom au Wyoming, est le plus grand lac de haute altitude des États-Unis. C’est un phénomène climatique étonnant, car sa surface glacée est restée inchangée depuis le début du siècle, en dépit de l’augmentation du réchauffement climatique.
Presque tous les lacs aux États-Unis sont touchés par l’augmentation des températures, notamment les grands lacs de l’Est du pays, où la couverture de glace diminue chaque année. Cependant, le lac Yellowstone, qui s’étend sur 32 km à une altitude de 2 357 mètres, fait exception à cette tendance. Pour cette raison, l’université du Wyoming a entrepris d’étudier ce phénomène de plus de près.
La phénologie des glaces du lac de Yellowstone
En effet, malgré le réchauffement climatique à Yellowstone, avec une augmentation d’un degré depuis les années 1950 et jusqu’à 2 °C de plus aux altitudes élevées depuis les années 1980, la glace ne fond pas comme sur les autres grands lacs. Les scientifiques suggèrent que l’augmentation des chutes de neige dans la région a probablement contribué à ce phénomène.
Chaque année, le lac gèle entièrement à la fin de décembre et se dégèle entre la fin mai et le début de juin. La couverture de neige est très épaisse pendant l’hiver, ce qui retarde la fonte au printemps. Bien que les chutes de neige n’aient pas augmenté dans tout le parc de Yellowstone, elles ont même diminué dans d’autres endroits situés à quelques kilomètres de là.
Les lacs sont des indicateurs clés des changements environnementaux. Dans les régions froides, l’évolution temporelle et la durée de la couverture de glace hivernale, appelée « phénologie des glaces de lac » exercent un contrôle majeur sur le fonctionnement de l’écosystème. Elle est peut-être influencée par une combinaison complexe de facteurs physiques et de conditions météorologiques.
Un lac particulièrement résistant
Selon les scientifiques de l’université de Wyoming, les lacs ont tendance à geler plus tard, à fondre plus tôt et à avoir une période de couverture de glace plus courte en raison des changements climatiques. Cependant, il y a peu de données à long terme sur les grands lacs de haute altitude, qui pourraient être particulièrement sensibles aux effets du climat. Ils informent avoir étudié la chronologie de la phénologie des glaces au cours des cent dernières années (1927-2022) pour le plus grand lac de haute altitude en Amérique du Nord, le lac Yellowstone. Cette chronologie a par la suite été comparée à la chronologie de la formation des glaces de sept lacs similaires du Nord de l’Europe.
Les résultats obtenus montrent que, contrairement à ce qu’ils pensaient, la phénologie des glaces dans le lac Yellowstone a été particulièrement résistante aux changements climatiques, et ce, malgré le réchauffement de la région en raison de l’effet d’accumulations causé par l’augmentation des chutes de neiges.
Il semblerait que le lac de Yellowstone bénéficie d’un microclimat spécifique, mais les scientifiques estiment que cette situation est temporaire. Cet équilibre fragile entre la neige et la glace risque de se rompre si les températures continuent d’augmenter, car les chutes de neige de l’automne et du printemps pourraient se changer en pluie.
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