L’IRM Iseult dévoile des images incroyables du cerveau humain
Le CEA a présenté son IRM Iseult qui dévoile des images incroyables du cerveau. Avec cette nouvelle prouesse technique, la boite noire du cerveau humain ne sera plus un mystère.
En effet, les scientifiques ont longtemps considéré le cerveau humain comme une boite noire difficile à observer. Mais depuis le 2 avril, le monde entier peut enfin découvrir le cerveau humain avec une précision inégalée grâce aux premières images fournies par l’IRM de 11,7 tesla, le plus puissant du monde, nommé « Iseult« . Cet équipement exceptionnel se distingue d’un IRM classique par son champ magnétique huit fois supérieur à la normale, permettant ainsi une résolution d’observation allant d’un grain de riz à l’épaisseur de quatre cheveux.
Le physicien et directeur de recherche au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), Alexandre Vignaud, se félicite pour cette résolution exceptionnelle qui permet de visualiser les petits vaisseaux irriguant le cortex pour alimenter les neurones. Iseult pourra désormais accueillir les équipes de recherche du monde entier, offrant ainsi de nouvelles perspectives dans l’étude du cerveau humain.
L’IRM le plus puissant au monde
Les possibilités offertes par cette prouesse technique en matière de navigation inédite ouvrent des perspectives incroyables pour la recherche en santé humaine. Ces détails anatomiques ultrafins aideront à établir un meilleur diagnostique et pourraient permettre de mieux comprendre les mécanismes impliqués dans les maladies neurodégénératives et psychiatriques telles que la bipolarité, la dépression et la schizophrénie, ce qui signifie, une meilleure prise en charge de ces maladies.
La directrice de la recherche fondamentale au CEA, Anne-Isabelle Etienvre, souligne que cette IRM exceptionnelle offre un potentiel considérable pour étudier le fonctionnement du cerveau et les maladies qui lui sont propres, comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. De plus, l’IRM Iseult facilitera la détection des signaux faibles, peu exploités à basse résolution. Les chercheurs espèrent pouvoir cartographier la distribution de certains médicaments, comme le lithium utilisé dans le traitement du trouble bipolaire. Il sera ainsi possible d’évaluer précisément sa distribution dans le cerveau et de mieux comprendre son efficacité.
De même, les signaux de petites molécules activement impliquées dans le métabolisme cérébral, comme le glucose et le glutamate, contribueront directement à la caractérisation de nombreuses pathologies cérébrales telles que le gliome et la neurodégénérescence.
Réalisation d’images de haute résolution du cerveau humain
La réalisation d’images de haute résolution du cerveau humain est le résultat d’une collaboration franco-allemande initiée il y a plus de 10 ans. Visant à construire le scanner IRM Iseult pour permettre une imagerie à une résolution inégalée du cerveau humain, qu’il soit sain ou pathologique, afin de découvrir de nouveaux détails sur son anatomie, ses connexions et activités.
Le projet a été rendu possible grâce à l’expertise du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) dans le domaine des aimants supraconducteurs. Il a été créé en partenariat avec Siemens, Guerbet et Alstom-GE. Tout d’abord, un aimant de 132 tonnes a été créé, transporté à Saclay, puis un sarcophage de cinq mètres de long et de haut a été fabriqué à sa taille, avant d’être paramétré et testé pendant plusieurs années.
Testé sur 40 volontaires en bonne santé
Dans un premier temps, plusieurs tests ont été réalisés avant de l’utiliser sur l’humain par mesure de sécurité, l’un des objectifs de l’étude étant de garantir l’absence de tout risque pour l’humain. En janvier dernier, 40 volontaires en bonne santé ont accepté de se placer dans l’appareil, qui présente une ouverture de 90 cm pour accueillir un corps humain et est composé d’une bobine à travers laquelle circule un courant de 1500 ampères.
Chantal Ginisty, manipulatrice radio IRM au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), souligne que « ce sont des volontaires qui restent longtemps, à peu près 90 minutes, donc on est soucieux qu’ils aient bien compris toutes les consignes, qu’ils soient bien installés ».
Cependant, il convient de noter que l’appareil restera consacré pendant un certain nombre d’années à la recherche fondamentale et n’a pas pour vocation de devenir un outil de diagnostic clinique.
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